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Vous participez à votre 1er Groupe d’Analyse des Pratiques Professionnelles – GAPP

GAPP GROUPE D'ANALYSE DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES posture

Le Groupe d’Analyse des Pratiques Professionnelles (GAPP) : Une Analyse Complète

Le Groupe d’Analyse des Pratiques Professionnelles (GAPP) est devenu un outil incontournable pour les professionnels dans les secteurs social, médico-social et sanitaire. Depuis ses débuts, le  GAPP a évolué pour répondre aux besoins variés des équipes de travail. Alors, cet article examine en détail les éléments d’un groupe d’analyse des pratiques professionnelles. Dès lors, il traite de ses objectifs, ses participants, ses règles de fonctionnement, ainsi que de ses avantages et limites.

Qu’est-ce qu’un GAPP ?

Un Groupe d’Analyse des Pratiques Professionnelles (GAPP) est un espace d’échanges structuré où les professionnels se réunissent pour examiner et discuter de leurs pratiques professionnelles. Conçu pour offrir un espace de réflexion critique, le GAPP permet aux participants d’évaluer et de partager leurs vécus, leurs expériences, leurs difficultés et réussites. Enfin, initialement influencé par la psychanalyse et la psychiatrie, le groupe d’analyse des pratiques professionnelles s’est ouvert à diverses approches et méthodologies. Aujourd’hui, les GAPP ont en grande partie intégré les écoles de travail social voire les écoles infirmières.

Un GAPP est donc un groupe de réflexion où les professionnels analysent et font évoluer leurs pratiques. Ce travail s’effectue généralement avec un tiers généralement externe, dans un cadre de soutien mutuel. Ce dispositif offre la possibilité d’identifier les dynamiques sous-jacentes, à résoudre les problèmes et à améliorer la qualité du service fourni.

Des Objectifs d’un Groupe d’Analyse des Pratiques Professionnelles ?

Les objectifs d’un GAPP sont souvent multiples et visent à améliorer les pratiques professionnelles. Selon les approches voire les pays, les objectifs de la supervision d’équipe et de l’analyse des pratiques se confondent ou s’échangent. Dés lors, une détermination initiale des objectifs d’un GAPP est essentielle. Ils traversent généralement les domaines de :

  1. L’Analyse des Pratiques : Ils visent un travail réflexif ou les professionnels échangent en profondeur sur leurs pratiques quotidiennes, identifient les difficultés, génèrent des hypothèses et proposent des solutions adaptées. Ainsi, ils contribuent à une meilleure compréhension des dynamiques professionnelles et des interactions avec les bénéficiaires.
  2. Le Développement Personnel et Professionnel : En encourageant l’expression du vécu personnel et l’auto-réflexion, les GAPP offrent une opportunité de croissance personnelle et professionnelle. Les participants peuvent mieux comprendre leurs propres comportements et améliorer leurs compétences.
  3. L’Amélioration de la Qualité des Services : L’analyse collective des pratiques aide à identifier d’éventuels dysfonctionnements. Elle contribue à développer les meilleures pratiques et à les intégrer dans le quotidien professionnel. Ainsi, la qualité des services offerts s’en trouve amélioré.
  4. Le Renforcement de la Cohésion d’Équipe : En facilitant la communication et la collaboration, les GAPP renforce les relations au sein des équipes pluridisciplinaires.
  5. La Prévention de l’Épuisement Professionnel : En offrant un espace pour aborder les enjeux, les contraintes et leurs effets, les limites diverses et les frustrations, les GAPP peuvent aider à prévenir l’épuisement professionnel. Dans ce contexte, ils sont susceptibles de contribuer à la QVT.

Il sera indispensable d’adapter les objectifs pour chaque groupe en fonction de ses besoins et capacités ainsi que de la commande institutionnelle.

Qui participe généralement à un GAPP ?

Le Groupe d’Analyse des Pratiques Professionnelles est ouvert à divers professionnels. Les participants sont souvent :

Des Travailleurs Sociaux :

Les assistants sociaux, éducateurs spécialisés et autres professionnels du travail social utilisent les GAPP. Cela leur permet de prendre de la distance et de réfléchir à leurs interventions et d’améliorer leurs approches.

Des Enseignants :

Les enseignants et professionnels de l’éducation et ceux travaillant notamment dans des établissements spécialisés pratiquent les GAPP. Ils discutent alors de leurs pratiques pédagogiques et de la gestion de classe. Ils sont la source d’un soutien important et indispensable aux enseignants.

Des Professionnels de la Santé :

Les médecins, infirmiers, psychologues et autres praticiens de la santé peuvent bénéficier d’un espace pour discuter de leurs pratiques et questionnements. Un prochain article évoquera les GEAP – Groupes d’échange et d’analyse des pratiques.

Des Équipes Pluridisciplinaires :

Groupes composés de membres de différentes professions qui collaborent pour traiter des situations complexes et multidimensionnelles.

Responsables de Services :

Les Directeurs, chefs de services, cadres de santé, gestionnaires peuvent aussi se constituer en GAPP. Ainsi, ils appréhendent alors et analyse leurs défis et ceux rencontrés par leurs équipes en vue d’améliorer la gestion et la qualité des services. On parle alors d’analyse des pratiques managériales.

Notons que l’analyse de la pratique s’implante progressivement au sein des entreprises, des organisations publiques comme les polices municipales, des centres pénitentiaires pour les gardiens, des tribunaux avec l’accompagnement des greffiers… Aussi, cette liste est loin d’être exhaustive.

Quelles sont les règles de fonctionnement d’un GAPP ?

Afin de garantir l’efficacité du Groupe d’Analyse des Pratiques Professionnelles, certaines règles de fonctionnement doivent être respectées :

  1. Confidentialité : Les discussions au sein des GAPP doivent être confidentielles. Cette règle garantit la discrétion professionnelle ainsi qu’un environnement sécurisé où les participants peuvent s’exprimer.
  2. Respect des Rôles et des Postures : Les membres doivent respecter les rôles et les postures des autres participants. Ceci est essentiel pour maintenir la sécurité indispensable à la collaboration, aux échanges et au soutien mutuel.
  3. Présence des participants : Si la participation n’est pas obligatoire, l’engagement individuel des volontaires est indispensable.
  4. Gestion du Temps : Les séances doivent commencer et se terminer à l’heure pour respecter le temps de chacun et garantir la productivité des échanges.
  5. Animation Professionnelle : L’animateur du groupe joue un rôle crucial en maintenant le cadre, en guidant les discussions, en posant des questions pertinentes. Il veille à entretenir un climat de respect et d’ouverture. Il rappelle, si nécessaire, les objectifs.
  6. La restitution : Des règles de restitution permettent de cadrer le retour fait à la hiérarchique. Une pratique classique consiste à inviter régulièrement un cadre responsable, un temps donné, au sein du groupe afin de débriefer sur le travail du groupe. L’intervenant peut accompagner cette restitution.
  7. La participation de cadres : Si elle n’est pas habituelle, la présence d’un chef de service dans le groupe constitué de son équipe est de plus en plus fréquente. Elle présente des avantages et des inconvénients facilement identifiables. Il sera indispensable d’évaluer la pertinence de cette présence au regard des objectifs du GAPP et du contexte. Des règles de participation et d’intervention peuvent être édictées le cas échéant.

Quelles sont les Limites d’un Groupe d’Analyse des Pratiques Professionnelles ?

La mise en place d’un groupe d’analyse des pratiques professionnelles peut avoir des conséquences inattendues et présente certaines limites :

Les objectifs :

La première limite est celle fixée par les objectifs du groupe. Idéalement, ceux-ci devraient être écrits et fixés de manière tripartite (Direction – Intervenant – Équipe). En effet, la tentation de les oublier est grande au sein des GAPP notamment en présence d’importants dysfonctionnements institutionnelles. C’est également le cas lorsque des critiques récurrentes du management fusent.

Les conflits :

Les discussions ouvertes peuvent parfois révéler voire mener à des conflits ou à des tensions si les membres ne respectent pas les règles de communication.

La participation :

Des participants peuvent rester sur la réserve. Qu’il s’agisse du niveau de sécurité au sein du groupe ou d’introversion de certains participants, cette situation peut générer d’importantes frustrations.

Les attentes :

La connaissance initiale des objectifs par les participants est ici essentielle comme la méthodologie pour les atteindre. Les participants auront rarement voire jamais les solutions toute faites que certains pouvaient attendre. Il leur faudra les inventer avec le soutien du groupe et de l’intervenant.

La taille du groupe :

Elle va impacter la possibilité pour chacun de s’exprimer ainsi que la possibilité pour l’intervenant de rejoindre chacun dans es préoccupations. Au-delà de 12 participants, la qualité des séances est susceptible de se dégrader.

La méthodologie :

L’approche et les outils employés par l’animateur sont-ils à même de guider vers les objectifs définis. Une méthodologie centrée sur le pourquoi de la situation ou sur une simple expression du vécu peut laisser sur leur faim des professionnels en quête de “comment faire” et inversement.

Les résultats :

Les discussions peuvent parfois rester théoriques s’en tenir à l’analyse et aux hypothèses. Aussi, sans traduction en objectifs et en actions concrètes à mener puis à évaluer, une démobilisation est souvent à craindre.

Le Temps :

La participation aux GAPP nécessite du temps que le management doit organiser au mieux dans le planning des professionnels. Dès lors, quand cette organisation est défaillante l’efficacité et la productivité du GAPP en pâtit. Par ailleurs, la qualité de l’organisation aura un impact sur la perception que les participants auront de la valeur que la hiérarchie accorde à ces temps.

La disponibilité :

Les participants doivent être disponibles. Les téléphones de permanence, les arrivées en retard et les départs à mi-séance sont autant d’éléments qui dégrade la qualité des séances.

L’Animateur :

La qualité des GAPP dépend fortement des compétences des animateurs. Ses qualités relationnelles, son expérience, ses formations sont autant de facteurs qui enrichiront le groupe et le conduiront à bon port.

La loi :

Si la confidentialité (voire la discretion et/ou le secret professionnel) peut être de rigueur la révélation, en séance, d’un danger majeur pour un usager nécessitera d’effectuer un signalement auprès des autorités compétentes.

Conclusion

En somme, le Groupe d’Analyse des Pratiques Professionnelles est un outil précieux pour les professionnels. Il offre un cadre structuré pour la réflexion critique, le partage d’expériences et l’amélioration continue. Le GAPP contribue au développement personnel et professionnel des participants. Bien qu’il présente certaines limites, un bon fonctionnement de GAPP peut significativement améliorer la qualité des pratiques professionnelles et favoriser le bien-être des équipes.

 

Maxine BOUDJEMAA  – Rédactrice | Secteur MédicoSocial & Sanitaire – Contact

Crédit Photo : Illustration générée par IA

GAPP, Groupe d'Analyse des Pratiques Professionnelles