Les lois de la relation d’aide utiles dans l’accompagnement des personnes ou des groupes
Pense-bête relationnel
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Être prêt à tout et ne s’attendre à rien
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Je ne risque ni d’être frustré ou déçu, ni d’être surpris ou décontenancé par le comportement ou la conduite d’autrui car je suis prêt à tout.
- Ce n’est pas le résultat qui me guide mais, tout en m’appuyant sur mon professionnalisme, je suis juste acceptant de ce qui peut se faire au travers de la relation ou de la situation et donc, je ne m’attends à rien.
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Tout en essayant de comprendre ce qui se passe, dans la relation, il me faut essayer de comprendre ce qui m’arrive, ce que ça me fait, d’être en relation.
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La relation d’aide, comme toute relation, peut être considérée comme une boucle circulaire, qui tout en se ″nourrissant″ de l’apport de l’aidant et de l’aidé, les nourrit en retour : Qui je deviens dans la relation, comment elle me transforme ?
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Le champ des possibles de l’aidant va dépendre de la représentation qu’il se fait de ce qui se passe. « Un phénomène demeure incompréhensible tant que le champ d’observation n’est pas suffisamment large pour qu’y soit inclus le contexte dans lequel ledit phénomène se produit » (Watzlawick).
- La carte n’est pas le territoire (A. Korzybski) : le tout est plus que la somme des parties.
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La relation d’aide c’est une conscience (celle de l’aidant) qui essaie de rejoindre une confiance » (celle de l’aidé(e))
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Les deux, conscience et confiance, sont-elles suffisamment présentes ?
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Comment garder une attitude aidante tout en prenant soin de soi au travers de la conscience de nos propres limites ?
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Mon éthique :
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Si j’étais à la place de cet autre que j’aide, de quoi aurais-je besoin ?
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Est-ce que je serais heureux et satisfait de la forme prise par ma manière d’être aidant ?
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La relation d’aide est un lieu de souffrance, elle est par là-même un espace de conflits
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Comment être accueillant de l’injustice et de la colère que génèrent l’état de dépendance et la perte d’autonomie… ?
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Comprendre que l’existence d’un comportement agressif présuppose toujours l’existence d’une frustration, et inversement l’existence de la frustration amène toujours à quelque forme d’agressivité.
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Qu’est-ce que je produis avec ma manière d’être et de faire ?
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Garder en conscience l’impact que produisent sur autrui mes paroles, mes attitudes, mes décisions, mes actes ….
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Qu’est-ce qui se joue pour moi dans la relation ? Et comment ça participe au construit de la relation ?
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Comment je sais si ce que je produis est aidant pour la personne ?
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Ne pas oublier d’interroger le vécu de la personne.
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M’appuyer sur les observables : attitudes, mimiques, gestuelle, expressions verbales, regards, silences …
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Qui je suis lorsque je vais vers l’autre (état de congruence relationnelle) ?
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Comment je me sens ? (prendre un temps de questionnement afin ″de se vérifier″)
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Comment je me représente l’autre ? Son incidence sur mes compétences, sur mon identité professionnelle ?
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Ne pas se réfugier derrière un rôle, une fonction, une façade.
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La relation c’est incertitude et prise de risque.
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L’aidant risque d’être dans sa nécessité de faire, l’aidé risque de rester dans son besoin incompris.
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Je ne peux enfermer la relation dans ma seule représentation, dans ce qui est mon objectif, mon résultat.
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Il me faut accepter que l’autre ne soit pas d’accord avec moi.
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Il me faut parfois ″oser dire″ ce que je vis dans la relation.
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La relation c’est un processus et c’est avec ce qui se passe dans le processus que je construis la relation.
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Je ne peux agir sur le processus relationnel que si j’en comprends toute sa complexité.
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Ai-je le sentiment de comprendre le monde de l’autre ?
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Comment je me défais de mes propres représentations pour ne pas induire d’interprétations erronées ?
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Dans ma manière d’être et de faire, suis-je sûr que l’autre me comprends ?
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Dans cette interrelation, comment je m’adapte à ce qui s’y passe ?
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Ai-je suffisamment d’informations et de connaissances pour décrypter et comprendre le comportement d’autrui?
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Ce qui est important ce n’est pas ce qui se passe mais comment ça se passe.
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Dissocier les faits de l’opinion que je m’en fais.
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Comment être accueillant sans être jugeant ?
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Comment ne pas réduire l’autre à ses actes, à ses comportements ?
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Comment garder un regard bienveillant lorsque la personne est éprouvée comme blessante, injuste ?
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Ne pas dissocier l’acte, en apparence incohérent, inadapté, de l’histoire de la personne.
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Il y a toujours un déclencheur à la source du comportement.
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Ce qui peut nous paraître excessif, en rapport de notre grille de lecture et de nos filtres interprétatifs, est cohérent en rapport avec le vécu de la
personne : ″Lorsqu’il n’y a pas ou plus de mots pour dire le mal-être, l’inconfort ou la difficulté momentanée, c’est la colère ou l’agressivité qui sert de mode de communication.″
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Aider à mettre des mots là où il n’y a que des maux.
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Aider à construire du sens à partir du chaos, du désordre.
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Ne pas juger ni évaluer.
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Concilier une bonne distance avec une juste proximité.
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La bonne distance est un concept permettant d’éviter le risque de fusionnalité néfaste et dangereux, tant pour l’aidant que pour l’aidé. Ce concept peut parfois générer un mécanisme de défense qui peut altérer l’efficacité de ce qu’une relation authentique peut favoriser.
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Associé à une juste proximité, les deux peuvent permettre l’émergence d’un cadre à partir duquel la relation peut fluctuer, évoluer et se développer selon les besoins de l’aidé et les limites de l’aidant.
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« La bonne distance n’est pas une distance fixe à trouver, mais un objectif «théorique» à avoir en tête, pour nous rapprocher du patient quand nos «réactions » humaines tendent à nous en éloigner, et à nous en distancier quand ces mêmes « réactions » nous en rapprochent trop au risque de la confusion » Morasz Laurent
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Ne pas laisser le résultat guider mon comportement.
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Ce ne sont pas mes attentes qui guident mon action mais le ou les possibles qui émergent de la relation.
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Si je me focalise sur le résultat je risque de perdre toutes les informations périphériques : Ce n’est pas l’objectif qui prime mais le chemin que nous construisons pour l’atteindre.
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La vie, c’est ce qui nous arrive alors que nous sommes occupés à faire d’autres plans.
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Accepter de ne pas être dans la toute-puissance ou se décentrer de soi pour accueillir l’autre et pouvoir lui dire : “Il n’y a que toi qui peut le faire et je vais essayer d’être là pour toi…”
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De ne pas faire pour l’autre.
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De ne pas savoir pour l’autre, de ne pas penser pour l’autre
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D’être là pour l’autre
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Abandonner l’espoir de trouver la solution miracle, celle qui provoquera un changement salutaire.
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J’ai mes limites émotionnelles, relationnelles, personnelles, professionnelles…..
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