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La loi ASV favorise la mise en place des GAPP

Des mises en place de GAPP difficiles :

Dans ce secteur les groupes d’analyse de la pratique professionnelle ne sont pas monnaie courantes. Certaines structures débutent tout juste leur mise en place, quand beaucoup d’autres ne connaissent pas encore l’existence de ces groupes.

Au-delà d’une certaine méconnaissance des dispositifs par les équipes de direction, des problématiques d’organisation sont souvent un vrai frein à leur mise en place. Bien que je le rappelle certaines structures commencent à mettre en place des groupes de paroles, des groupes d’analyse de la pratique professionnelle.

Un espace professionnel nécessaire pour les équipes :

Dans ce secteur, les professionnels sont seuls dans leur cadre d’intervention. Ils rencontrent souvent des problématiques dans leurs interventions qu’ils trouvent finalement « normales » car habituelles, et la difficulté se maintient sans que rien ne change.

Ces espaces sont de véritables espaces où les professionnels peuvent souffler verbaliser, poser leur difficulté ou leur souffrance. Il ne s’agit pas systématiquement d’une difficulté affichée, mais bien d’une situation qui peut interpeller, ou d’une problématique récurrente.

Lors des échanges dans ces espaces les professionnels s’aperçoivent souvent qu’ils ne sont pas seuls face à ces mêmes difficultés. Cela permet très souvent de rompre la situation d’isolement de leur fonction, et de partager des expériences communes.

Un appui : la loi ASV :

La loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement (ASV) n°2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement est venue modifier certaines règles dans ce secteur notamment en modifiant les agréments en autorisations. La loi ASV a inscrit l’ensemble des SAAD dans un régime unique d’autorisation, l’article 47 de la loi soumet désormais l’ensemble des SAAD aux mêmes garanties.

Au-delà de cette modification importante, un cahier des charges national a été rédigé. Ce cahier des charges a pour vocation à harmoniser les contours des services d’aides à domicile. Le Décret n°2016-502 du 22 avril 2016 relatif au cahier des charges national des services d’aide et d’accompagnement à domicile permet d’en connaître les éléments avec précision.

Dans ce cahier des charges, le législateur met en avant l’analyse des pratiques professionnelles et en tout cas, un temps d’échanges entre les professionnels.

Dans la section V de ce cahier des charges il est précisé :

“5.2.2. Le gestionnaire propose en faveur des salariés de la structure :

  • des actions de sensibilisation aux problématiques de santé au travail telles que les risques professionnels ;
  • des réunions d’information et d’échanges notamment sur les bonnes pratiques, le respect de la déontologie ;”

L’inscription dans une loi, et la rédaction de ce cahier des charges sont de réelles avancées, cependant cela n’a pas pour autant révolutionné la pratique dans ce secteur.

En tant qu’animatrice, j’anime plusieurs GAPP auprès de différents services d’aides à domicile. Très souvent, la demande émane du Conseil Départemental qui exige des SAD la mise en place des GAPP, ou à la suite d’un CPOM.

Un véritable champ d’intervention qui reste à mettre en place :

Modifier les pratiques dans un secteur nécessite du temps. Bien qu’une loi, et que le décret précisant le cahier des charges, soient officiels, il s’agit de la mise en place d’une nouvelle pratique professionnelle. Or nous savons bien que modifier les pratiques, ou inscrire ou une nouvelle pratique est chose difficile.

D’autant que ces structures ne sont pas toutes de taille identique. Plus le nombre de salarié est faible, plus il est difficile de mettre en place des formations d’autant plus des GAPP. Cette modification va nécessiter du temps, des explications, et des accompagnements :

« Ce n’est pas le changement qui fait peur aux gens, mais l’idée qu’ils s’en font » Sénèque

Au-delà de la peur du changement, il y a la volonté des directions à mettre en place ces espaces. Tant que la compréhension de l’analyse des pratiques professionnelles ne sera pas totalement appréhendée par les directions de ces structures, les GAPP ne verront pas le jour de façon régulière.

En effet, il sera important de passer l’image que ces groupes ne sont pas des groupes de paroles libres, mais bien un travail sur des situations cliniques, qui vont réellement permettre aux intervenantes de réfléchir à leur méthode de travail.

Souhaitons que cette incitation par le législateur permette tout de même que les services d’aides à domicile mettent en place spontanément les GAPP.

En savoir plus sur Belinda INFRAY
Professionnel de l’Analyse des Pratiques Basée en Occitanie
intervenant également sur la région île de France

GAPP, SERVICES D'AIDE A DOMICILE, LOI ASV, SSAD, SAD