Comment améliorer la cohésion et la communication dans une équipe ?
Mettre en place un groupe d’analyse des pratiques professionnelles
Un temps d’échange favorable à la communication :
Comment ce temps permet il plus de communication et in-fine une plus grande cohésion ?
Grâce à une écoute bienveillante nous sommes tous en capacité de nous poser et d’écouter l’autre. Cela malgré des climats de tension dans les institutions grâce à la présence d’un animateur tiers.
Cette écoute bienveillante permet de rompre le sentiment d’isolement des participants.
Le contexte compétitif actuel n’est pas favorable à « l’étalement » de ses difficultés surtout lorsque l’on est cadre. Cette posture est vécue comme une faiblesse. Cette image très négative pousse les individus à s’isoler et à tout vivre négativement ou comme des échecs.
Avoir la possibilité de le partager dans le cadre d’un temps professionnel est donc nécessaire pour apaiser ces tensions sous jacentes.
Ce partage conduit très simplement à la construction d’une cohésion au sein de l’équipe. Les professionnels, collègues, ne se regardent plus en terme de défi à mener, mais de façon bienveillante.
Avec une meilleure communication l’amélioration des pratiques professionnelles est possible :
La confiance s’installe dans le groupe grâce à cette meilleure communication. En effet, dès la confiance installée, les professionnels s’autorisent à dévoiler des situations beaucoup plus complexes.
Fréquemment, l’analyse qui est faite par le groupe est décalée par rapport au professionnel qui la présente.
Des propositions de solutions peuvent être posées par le groupe, alors très aidant. Mais l’important c’est la possibilité qui est laissée au professionnel de regarder différemment sa situation et de trouver lui-même sa propre solution.
Il s’agit bien ici d’amélioration de ses pratiques.
Prenons un exemple dans un groupe de cadres que j’accompagne. Ce groupe est constitué de l’ensemble des cadres d’un pôle handicap : ESAT, Foyer de Vie, FAM, et tous les services généraux. Tous les chefs de service sont présents, le groupe est constitué de 14 professionnels.
Dès la première séance, une communication très difficile empêche l’analyse de toute situation sereinement. Le groupe chahute voire accuse la direction générale de la mauvaise ambiance au sein de l’institution. Cependant rapidement le constat est fait que cette mauvaise ambiance date de bien avant l’arrivée de la nouvelle direction générale.
L’idée est alors d’accompagner le groupe vers une meilleure compréhension de leur difficulté : l’absence de communication. Alors que chacun s’exprime à tour de rôle, je comprends vite qu’aucun des professionnels autour de la table ne connait réellement le travail de son collègue, et les implications sur les différents services.
J’entends que des propositions d’organisations de rencontres ont bien été faites mais n’ont jamais abouties. Je pousse alors le groupe sur cette difficulté :
- comment a-t-elle été faite ?
- pourquoi n’a-t-elle pas été aboutie ?
Il ressort de l’analyse collective de cette situation que personne ne s’est saisi de cette proposition. Chacun attendait que “l’autre” l’organise, et surtout, pensait que “les autres” n’avaient pas envie.
La libération de la parole au sein du groupe, mais surtout le respect de la parole de chacun a permis au groupe de poser plusieurs éléments :
- la nécessité d’organiser des rencontres,
- la nécessité d’apprendre à mieux se connaitre professionnellement, et donc de partager la vie professionnelle de ses collègues,
- l’importance de poser toutes les questions nécessaires à une bonne compréhension : ne pas avoir peur d’aller à la rencontre de son collègue.
Aujourd’hui le groupe se sent plus solidaire, et a appris à partager des moments de crises, mais surtout à les vivre ensemble sans avoir peur.
Le groupe n’est plus en opposition permanente avec la direction générale de tous les mots mais est en capacité de s’exprimer lors des directoires sur des désaccords qui leur semblent importants.
L’ambiance s’est très nettement améliorée et a permis de voir une difficulté autrement que comme un potentiel échec.
Un article de Belinda INFRAY – adimpletionum@gmail.com
- Belinda INFRAY