Analyse de pratique en CSST
Intervention d’Analyse des pratiques en Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie
L’apport de l’analyse des pratiques professionnelles est une démarche de soutien et d’élaboration qui fait sens, alors que le monde est en perpétuel changement.
Dans le domaine de la toxicomanie, les besoins des usagers se modifient, les savoir évoluent, et les institutions doivent s’adapter à ces transformation, les anticiper plutôt que les subir (1) . En effet , l’offre de soins est le résultat d’un équilibre instable entre les propositions des professionnels de terrain, les aléas de l’application de la loi , l’évolution des besoins des usagers et le contexte social, économique et politique. Ces dix dernières années l’accueil des public toxicomanes à beaucoup évolué vers le médical et l’injonction de soins sans pour autant bénéficier de pus de moyen en CSST, CSAPA (2) ou bien Consultation jeunes usagers. De nombreux professionnels éducateurs spécialisés, médecins, assistantes sociales, infirmiers anciens toxicomanes se retrouvent dans des impasses de prises en charge à plusieurs niveaux. La primo consommation de cannabis et d’alcool formulée comme auto médication par beaucoup de jeunes usager. Vient masquer chez ceux ci d’autres symptômes. Ces symptômes insidieux et repris par les familles et parents en quête de soutien auprès des professionnels. Les structures comme les lieux de « consultation jeunes usager » ou bien les CSST répondent dans une moindre partie à ces problématiques. La transversalité des difficultés liées à l’addiction, nous amène à explorer plus que la question du produit. Nous référant aux travaux Claude Olievenstein (3) , nous nous appuyons sur une lecture clinique, partant du triptyque Santé physique/ psychique, lien social / socialisation, produit. Les jeunes usagers « dénient massivement l’impact nocif des produits » en revendiquant plutôt la quête de l’état procuré par celui ci. Il nous parait nécessaire d’explorer le Sujet dans son environnement afin d’envisager les perspectives de soin ou d’accompagnement les mieux adaptés comme indication à faire aux équipe médico-sociale éducatives. C’est dans cette mesure que nous accompagnons les éducateurs et chef de services de structures CSST. Aujourd’hui encore le modèle thérapeutique repose sur la relation de confiance et les professionnels qui sont choisis pour travailler auprès des toxicomanes peuvent être travailleurs sociaux, infirmiers médecins ou anciens toxicomanes. Car cette pratique est au carrefour de nombreuses actions. Actions auprès de public précaire, précarisé, délinquant (4) en souffrance. Il s’agit d’apporter des pistes favorables à l’élaboration de stratégies de relations humaines. L’enjeu non formalisé du travail éducatif dans ses situations est citoyen. A travers ces temps de travail d’élaboration de relecture d’histoires nous singularisons les prises en charge revalorisons les valeurs de respect de l’autre et de soi même, de dignité humaine et du principe de soins.
Ce travail vise avant tout à mettre en évidence la nécessité pour les équipes d’anticiper sur l’évolution des usagers (5) , de s’adapter à l’environnement et aux changements réglementaires. L’objectif est de maintenir les équipes dans une dynamique de réflexion et d’innovation.
Un article d’Olivier CAILLE – caille_ol@yahoo.fr
- CSST Centre de soins spécialisés pour Toxicomanes
- CSAPA Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie
- La drogue, 30 ans après – Éditions Odile Jacob, 2000 Ainsi que celle des modèles de prévention et facteurs de risques de J.P Pasquet qui met l’accent sur l’individu et son comportement face aux dogues indépendamment de leur statut juridique. Comité francais d’Education pour la Santé 1997.
- Wiervioka.S les toxicomanes dans la cité. Rapport du conseil économique et social éditions des journaux officiels, paris 1999.
- “Réduire les risques n’est pas augmenter l’usage, à propos d’une commission d’enquête parlementaire” – Communiqué de l’ANIT.