Educateur spécialisé de formation, Je suis formateur en travail social et de la petite enfance. De plus, j’accompagne aujourd’hui des équipes du social et du médico-social par le biais de groupe d’analyse des pratiques. Je propose également des supervisions individuelles aux professionnels des métiers dit “du lien”, en présentiel ou visio selon leur convenance.
Au cours de mon parcours professionnel et universitaire, j’ai fait la découverte de plusieurs courants de pensée comme la systémie, l’écoute active (Carl Rogers), la psychosociologie ou bien encore la psychanalyse. Educateur clinicien, je propose aux équipes accompagnées une approche intégrative qui s’adaptera aux situations abordées et aux besoins des équipes.
Mon expérience m’amène a dire que l’APP est « une activité de formation, organisée dans un cadre institué de formation professionnelle, initiale ou continue concernant des professionnels qui exercent des métiers dit « du lien » [1].
Le travail proposé est individuel avec l’aide du groupe. Cette disposition, j’en suis convaincu, va permettre une nouvelle élaboration, de poser un nouveau regard sur ses pratiques.Les professionnels des métiers dit « du lien » sont exposés à la fois à des projections psychiques des publics accompagnés mais aussi des réminiscences de leur propre histoire ainsi les ressentis des professionnels, plus ou moins conscient, interfèrent dans la relation éducative.
Dans certains cas, le travail d’accompagnement est mis à mal et se retrouve dans un impasse. Le professionnel ou l’équipe éducative peuvent malgré eux reproduire des scénarii de la personne accompagnée réactivant une blessure chez lui.
L’espace d’analyse de la pratique pourrait être considérer comme le lieu, un espace où l’équipe peut mettre de la distance par rapport aux situations cliniques vécues sur le terrain en travaillant sur leur implication dans la relation éducative, avec l’institution.
L’objectif de ce type de groupe est de pouvoir mettre en lumière certains enjeux à l’œuvre dans la relation éducative. De repérer les empêchements à fonctionner comme l’éducateur le souhaiterait, de se dégager des enjeux transférentiels et contre transférentiel, de se rapprocher de ce qui échappe au professionnel. Par l’action du groupe et de lui-même, le professionnel se trouvera plus à même d’exercer son travail avec une meilleure connaissance de lui-même et aura plus de liberté.
Dégagé de certains enjeux inconscients, il se trouvera plus présent dans la relation éducative. Pour cela, le travail se situe dans « l’après-coup ». Le terme « après coup est fréquemment employé par Freud en relation avec sa conception de la temporalité et de la causalité psychiques : des expériences, des impressions, des traces mnésiques sont remaniées ultérieurement en fonction d’expériences nouvelles, de l’accès à un autre degré de développement. Elles peuvent alors se voir conférer, en même temps qu’un nouveau sens, une efficacité psychique » [2]. En effet, il est moins difficile de mettre au travail le lien contre transférentiel d’un professionnel lorsque les émotions liées à la situation sont moins vives. Dès lors, il sera plus à même d’observer ce qui s’est passé en lui, par quoi il est passé et ce qu’il reste encore très prégnant en lui et cela avec l’aide du groupe encore une fois.
[1]Blanchard-Laville Claudine, Fablet Dominique. Analyse des pratiques. Approches psychosociologique et clinique. In: Recherche & Formation, N°39, 2002. Analyse des pratiques : approches psychosociologique et clinique, sous la direction de Blanchard-Laville et Dominique Fablet. pp. 5-7.
[2] Laplanche, J., & Pontalis, J. (2007). Vocabulaire de la psychanalyse. (Quadrige Dicos poche éd.). PUF. p 197