Diplômé d’état d’ingénierie sociale et après plus de dix années d’expérience de terrain en tant qu’éducateur spécialisé, j’utilise ces connaissances à la fois pratiques et théoriques (pluridisciplinaires) pour analyser les questions sociales et politiques, proposer des programmes de formation dit ” à la carte”, les évaluer et les mettre en œuvre de manière adaptée auprès des différents acteurs de terrain. Cela dans le cadre de la production de connaissance en lien avec l’évolution du secteur médico-sociale, de la gestion de projet contre laquelle ils serait bon que nous luttions autrement. Mais aussi sur les questions que suscitent dans l’action, la relation éducative en situation interculturelles, éthnopsychiatrique et bien d’autres domaines.
En dépit de son histoire et de ses pratiques propres, le secteur associatif culturel, solidaire ou social, s’est vu passer en moins de vingt ans d’une logique de besoin à une logique de moyens. Se manifestant par la législation nouvelle, les références cliniques, la requalification des diplômes, la logique de contractualisation, les contrats d’objectifs et de moyens, les démarches qualité, les procédures d’évaluation, les logiques de compétences, les principes de rationalisation ; ses mutations relèvent en soi d’un véritable défi porté à la culture, l’identité et le pouvoir d’agir de professionnels mandatés pour intervenir auprès de populations dominées, fragilisées et ségréguées.
L’injonction, qui est faite aujourd’hui aux bénéficiaires de l’action sociale, est d’être sujet, acteur de son devenir, autonome et responsable. Elle individualise la personne et la rend à terme responsable d’une situation qui ne saurait évoluer conformément aux objectifs fixés en amont.
« L’incident », « l’échec » pourtant corolaire à la relation d’aide et à la création du lien, est aujourd’hui et souvent, assimilé à un défaut. Le pouvoir d’agir du professionnel est réduit à son plus simple appareil: la normalisation des compétences, du « faire».
C’est souvent l’isolement, le manque de légitimité́ ou de cadre pour agir qui empêche des changements de se produire, bien plus qu’un manque de savoir-faire ; la tentation de la recette magique est toujours grande. Les outils que nous proposons sont expérimentés et critiqués collectivement pendant les ateliers afin de les utiliser en sachant les adapter à leur contexte.
Si nos interventions sont préparées, elles répondent « in-situ » avant tout au vécu des personnes du groupe, à leurs besoins, leurs échanges et leurs intérêts exprimés, aux questions et aux difficultés repérées ; ce qui nécessite un recueil régulier des ressentis mais surtout un travail d’écoute, d’observation et d’analyse.