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Comment utiliser la vidéo pour améliorer sa pratique professionnelle ?

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Note de lecture

Depuis le printemps 2020, le contexte sanitaire des établissements médico-sociaux et sociaux a eu pour effet de stopper les dispositifs de travail en groupe, ou de les transporter dans l’espace virtuel de la visioconférence. Qu’on ne se méprenne pas. Le livre fort bien documenté de Véronique Devermelles ne traite pas de cet usage temporaire à distance de l’analyse des pratiques. Ici l’usage de la vidéo est présenté comme une démarche à part entière en formation et en dispositif réflexif en groupe. L’auteure a développé une expertise de trente années dans la formation professionnelles des adultes et la professionnalisation des acteurs.

L’usage de la vidéo dans les activités de formation et réflexives requiert de se poser la question de la place de cette pratique dans des dispositifs qui soutiennent l’expérience et la conscientisation des pratiques professionnelles. On pourrait le résumer ainsi : que peut l’image et sa restitution à un groupe de personnes en train de travailler ses pratiques professionnelles ?

Si l’ouvrage de Véronique Devermelles s’adresse aux formateurs de formateurs et ingénieurs de formation, sa lecture par d’autres intervenants, tels que les praticien.ne.s de l’analyse des pratiques leur ouvrira un champ de réflexion méthodologique et d’usages concrets de la vidéo.

En effet, l’analyse des pratiques représente une bonne moitié du livre. L’usage de la vidéo n’y est pas isolé, mais présent dans un corpus de cadrage de ce type de dispositif, ses buts, les spécificités du travail réflexif qui y est mené, ses effets individuels et de groupe. Sur ce champ de l’organisation d’un dispositif, Véronique Devermelles a produit un répertoire de fiches techniques, de notes méthodologiques et d’outils autour des dispositifs d’analyse des pratiques.

La production filmée d’une séquence d’analyse des pratiques, c’est bien de cela dont il s’agit, prend rang dans la conception du dispositif. Aussi filmer revient à situer son usage, disons à le rendre efficient. Ce qui veut dire que l’animatrice ou l’animateur mènera une réflexion préalable, fondé sur des choix et donc une direction de l’usage de la vidéo. En substance, l’auteure abonde en outils d’aide pour que animateurs comme participants trouvent dans cet usage une démarche réflexive étayée par l’image et la restitution qu’elle renvoie de ce que des personnes en groupe ont pu mettre au travail, y compris sur le terrain tangible des gestes professionnels, comme celui implicite d’un dire, d’une parole lancés sans que pour autant le processus de conscientisation ait produit ses effets.

Qui dit production d’images dit aussi droit à l’image. Là encore, l’Auteure en indique le cadre légal, les obligations et les usages tels que le droit les définit.

De notre point de vue, le livre de Véronique Devermelles ouvre aux praticien.ne.s de l’analyse des pratiques le champ des usages de la vidéo, leur permettant de donner de l’épaisseur à des usages temporaires qui, souvent renvoient à la simple transposition à l’écran de ce qui se pratique habituellement en salle, et pourquoi pas, de retour en salle, de se saisir de la vidéo dans un usage pensé, structurant, disons le adéquat, pour soutenir le travail réflexif en groupe, et celui des personnes. La complexité de ce qui se joue en analyse des pratiques peut y trouver un cadre réflexif approprié à ce qui se forclos, et donc s’oublie, se dit mais ne se conscientise pas, ou choisir un usage de la vidéo pour travailler l’un des nombreux champs de l’analyse des pratiques tels que les interactions et la dynamique de groupe, l’analyse de difficultés en lien avec une situation et des hypothèses de résolution.

Un article de Marc LASSEAUXPsychanalyste et Intervenant en Analyse des Pratiques

Vidéo, Visioconférence, Audiovisuel