Coach professionnel certifié (RNCP 2) avec une approche fortement inspirée des Thérapies Cognitives et Comportementales (Michael PICHAT – Docteur en Psychologie), j’ai suivi la formation « Devenir Intervenant en APP » animée par Anne CHIMCHIRIAN (Psychologue clinicienne, thérapeute, formatrice, conférencière, et consultante).
Formé à la direction de structures socio-éducatives, puis au coaching professionnel, mon parcours professionnel s’est établi dans des fonctions de gestion et management d’équipes pluridisciplinaires dans différentes structures des ESSMS. Je suis convaincu de l’intérêt de la formation professionnelle tout au long de la vie, et totalement dans l’esprit de l’Économie Sociale et Solidaire.
Le coaching et l’APP utilisent le même type d’outils et s’appuient chacun sur une méthodologie pour « favoriser l’accouchement » de la problématique du bénéficiaire et lui permettre d’envisager des solutions ; ils visent chacun la mise en place de plans d’actions opérationnels à court ou moyen termes.
L’Analyse des Pratiques Professionnelles :
La pratique professionnelle, c’est moins l’activité que l’on exerce que la perception, le ressenti, ET le discours, que l’on a sur l’activité que l’on exerce.
L’analyse de sa pratique professionnelle, en groupe…c’est un échange ET une analyse de son discours sur son activité avec pour objectif, dans une réflexion introspective et expérientielle, de prendre (et garder) la maîtrise de l’évolution (inéluctable) de sa perception ET de son discours sur l’activité que l’on exerce … et donc sur sa façon de l’exercer.
L’intervenant en APP est, pour moi, l’expert de ce processus, quand le professionnel reste, lui, l’expert du contenu.
Ma pratique diversifiée d’équipes professionnelles, comme de gouvernances de structures, m’a permis de cerner les enjeux et les challenges (et de mesurer l’intérêt pour tous les acteurs) de la mise en place d’APP dans « l’action sociale, médico-sociale et/ou éducative ».
L’Analyse des Pratiques Professionnelles en structure, pour les professionnels face et avec leurs pairs, c’est
Se re-situer dans l’exercice de leur profession en
- mettant à distance/prenant du recul, (avec) leur pratique,
- élaborant, sans pression, autour des situations vécues avec les bénéficiaires,
- interrogeant/re-mettant en question, leur posture professionnelle.
Favoriser l’efficience de leur action au service des bénéficiaires en
- mettant en perspective, avec leurs collègues, leurs perceptions et ressentis de la situation professionnelle vécue,
- mutualisant des compétences et/ou des expériences similaires réussies,
- évitant les pièges liés à la « toute puissance ».
Aider et soutenir leur structure dans l’atteinte de ses objectifs en
- prenant en compte collectivement le cadre institutionnel et contractuel posé face à la situation exposée,
- bénéficiant d’apports théoriques et techniques d’un tiers professionnel accompagnant la structure.
Le cadre et les moyens proposés pour animer cet outil APP (dont je suis le premier serviteur), au service de la structure et de ses bénéficiaires, et donc des professionnels impliqués, sont
Contractuels
- avec la direction de la structure : – lieu, horaire, durée, rythme
– nombre de participants
– participation libre/imposée
– tarifs 100€ net de taxe/heure
– restitutions de l’IAPP
Règlementés et organisés
– de manière explicite avec le groupe : – disponibilité au travail engagé
– proposition d’exposé d’une situation vécue
– respect mutuel/confidentialité
– régularité/ponctualité
- de manière implicite avec le groupe : – prise du temps nécessaire à l’élaboration
– circulation de la parole facilitée
– attention portée aux perceptions/représentations
– pistes d’adaptation de la posture
Ma pratique part du postulat que l’analyse de pratiques est une analyse du discours. L’objet de l’analyse n’est pas l’activité, mais la représentation que l’acteur se fait de son activité : “En me confrontant à moi-même dans l’élaboration d’une représentation reconfigurée de mon vécu, je fais apparaître des points importants et négligés et je fabrique d’autres relations entre les objets de ma mémoire et le fait de créer d’autres relations entre ces objets produit un recadrage de sens de mon expérience.” Denis Bismuth, In “Distinguer analyse et échange de pratiques”
C’est donc bien l’exposition d’une situation vécue avec un bénéficiaire, d’un membre du groupe au groupe, qui est recherchée ici, bien avant l’interaction du groupe ou les apports théoriques de l’Intervenant qui, s’ils sont souvent superflus, sont pourtant plébiscités par le groupe. (Ma fonction est alors de recentrer sur l’exposant et son propos, que je considère de loin comme le meilleur “apport” à un “groupe donné” dans une “institution donnée”.)
Force est de constater comment les participants gagnent en compétence à produire du discours tout au long du processus d’accompagnement. Au début leur discours est très hésitant et constitué uniquement de jugement, de solution échouée, de représentations idéales de ce qu’il aurait du ou voulu faire. Et au cours du processus on voit émerger un discours organisé plus fluide et plus factuel. On peut donc constater que la pratique du discours sur sa pratique a un effet de développement du geste de réfléchissement.
De la même manière, si au début du processus les évocations des situations passées sont plutôt pauvres et peu robustes (les personnes sortent facilement de l’évocation), le processus amène les participants à devenir plus capable de produire des évocations riches et robustes.